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[Journal de bord] Ça souffle à Port aux français

18 décembre 18


Dès le matin, le vent est fort, il fait siffler les fenêtres des chambres et nous fait marcher en titubant. L'autre bruit qui nous surprend, à chaque fois qu'on sort d'un bâtiment de jour comme nuit, ce sont les bruits (rugissements? ronflements?) des éléphants de mer... On ne s'y est pas encore fait!

Après le petit déjeuner, nous avons rendez-vous avec le chef de district de Kerguelen. Vous aurez deviné qu'en langage des Terres australes françaises, on l'appelle le DisKer. Nous lui posons les questions que vous nous avez envoyées sur le fonctionnement de la base de Port aux Français et sur les techniques pour gérer un groupe de 55 personnes isolées sur ce bout de terre balayée par les vents. Pour lui, être à Kerguelen, c'est la réalisation d'un rêve. Et comme il nous l'a dit à la fin de l’entretien, « il faut toujours croire en ses rêves et toujours travailler pour les réaliser ! » Vous imaginez bien que nous sommes tout a fait d'accord avec lui ! Nous vous diffuserons son interview au retour.

Nous profitons de notre passage dans le bureau du DisKer pour regarder le livre de la 37ème mission à laquelle Eric a participé. C'est étrange de retrouver son nom dans ce vieux livre.


Dans la matinée, nous rencontrons Coline, une vétérinaire et Hassen, un scientifique en thèse qui travaillent sur les éléphants de mer. La vétérinaire apporte son aide à la pose de capteurs sur les éléphants de mer (enregistreur cardiaque notamment). Le scientifique étudie le comportement des éléphants de mer au sein de leurs groupes en fonction de la période de l'année : période de mue, de nourrissage en mer, de reproduction... Nous réalisons des enregistrements vidéo et là aussi ils répondent à toutes vos questions.

Après le repas, nous embarquons à bord du zodiac pour rencontrer le capitaine de « La Curieuse » qui est une petit navire (25 mètres quand même) qui est utilisé pour emmener des scientifiques autour de l'île. Il complète ainsi le chaland qui n'est utilisé qu'à l'intérieur du Golfe du Morbihan. Avec le vent qui continue à souffler fort, on imagine très bien comme la vie à bord de ce petit bateau dans les tempêtes des 40ème rugissants doit parfois être difficile.


Et puis, à 15h, il est temps de quitter Port aux Français. Nous embarquons à bord de l'hélicoptère pour rejoindre le Marion Dufresne. Mais le départ de Kerguelen n'est pas pour aujourd'hui. Le bateau s'enfonce dans le golfe en zigzagant entre les îles. Avec le vent qui souffle à plus de 100km/h, les nuages qui jouent avec le soleil, les milliers d'oiseaux qui volent à la surface de l'eau, tous les passagers sont sous le charme de Kerguelen. Il y a du monde à la passerelle ! La navigation entre les îles est difficile, les discussions entre les passagers se font en murmurant pour ne pas gêner les ordres du commandant. Nous admirons tous le professionnalisme de tout l'équipage qui mène le bateau jusqu'à son mouillage au fond d'un fjord pour y passer la nuit.


Un petit mot d'Eric : Quitter une deuxième fois Port aux Français (la première fois c'était à la fin de mon séjour de 16 mois en avril 1988) est toujours aussi difficile.

Pourtant, il aura fallu quelques jours pour que je « retrouve mes marques » et commence à ressentir les émotions dues à mon premier séjour. Cela ne s'est pas fait immédiatement dès mon arrivée. C'est comme si Kerguelen demandait du temps pour se dévoiler. Alors que, par exemple, Crozet nous a révélé instantanément sa beauté et sa magie. Mais après seulement quelques jours, la symbiose s'est opérée comme si je me reconnectais à l'île. La richesse des rencontres avec les hivernants fut une succession de beaux et précieux instants, et a été une nouvelle manière de vivre Kerguelen que nous avons hâte de vous faire partager. Aussi, ce soir, je suis déjà nostalgique de ces moments passés trop vite et de cette île à peine effleurée.... La visiterais-je de nouveau un jour prochain ?? Je n'ai pas la réponse, mais rappelez vous ce que nous disait le DisKer à la fin de son entretien.....

A demain Eric et Francine

Position du bateau : Latitude : 49°42 Sud Longitude : 69°91 Est Température de l'air : 5°C Température de l'eau : 5,8°C

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