13 décembre 18
Ce matin, 10h, en quelques instants, nous avons quitté la base et nous avons été projetés à nouveau sur le bateau. On nous appelle, le vol hélico dure à peine quelques minutes. Les rafales sont très fortes (50 nœuds par moment), autant dire que l’atterrissage sur le bateau est très impressionnant. La maîtrise de Pascal, le pilote, force le respect de tout le monde.
C’est un moment très fort en émotion aussi, les personnes qui nous ont accueillis pendant ces deux jours, nous disent déjà au revoir. Certains quittent la base où ils ont passé un an…
Nous avons quitté aussi l’île un peu plus tôt que prévu, les déchargements qui devaient être faits ce matin ne pourront pas avoir lieu, la météo et le vent sont trop mauvais. Mais voilà, il est temps de lever l’ancre et de mettre le cap sur Kerguelen. Quelques mots sur l’ancre justement, ou plutôt les ancres, une de chaque côté du navire. Chacune pèse 13 tonnes. Pour mesurer la longueur de chaîne, on compte en « maillons » qui correspondent en fait ici à 30 m de chaîne, chaque maillon pèse environ 4 tonnes.
Dans une mer démontée et un vent violent, nous commençons par longer la mystérieuse île de l’Est, prise dans les brumes comme presque toujours, on aperçoit des rochers acérés, des falaises vertigineuses… Personne n’a accédé sur cette île depuis plusieurs dizaines d’années. Pour nous aussi, elle conservera son mystère. Cette météo « australe » est favorable pour les oiseaux, ils sont des dizaines autour du bateau : albatros, prions, océanites, pétrels, damiers du cap… Nous passons du temps en passerelle derrière les jumelles pour les observer et essayer de les identifier !
Avant le départ, nous avons pu tourner quelques séquences de questions / réponses avec Pierre, de la Réserve naturelle, qui vous explique en détail les suivis sur la flore qu’il va effectuer pendant son année sur place.
Nous visitons aussi le BIOMAR, c’est le laboratoire et les bureaux pour les programmes scientifiques concernant la biologie. Nous posons toutes vos questions à Rebecca et Adrien, deux des « manchologues » qui étudient la colonie de manchots royaux de la baie du marin. Rebecca termine sa mission dans un mois et Adrien prend la relève. Ce furent en fait d’étonnantes retrouvailles car Adrien a été élève de Francine avant de devenir vétérinaire et de devenir hivernant à Crozet !
Nous n’aurons pas vu les orques de Crozet... On a beau savoir que l’endroit et la date sont favorables, il reste toujours une part de chance quand il s’agit d’observer des animaux sauvages.
A demain Francine & Eric
Position du bateau ce soir : Latitude : 46°83 Sud Longitude : 54°81 Est
Température de l'air : 7,7°C Température de l'eau 6°C
wahou !! quel voyage quand même ... (au secours l'hélico sous 50 noeuds !)